dimanche 18 mars 2007

Le Loup

Définition de Lug

La Gueule du Loup:

Le plateau de Malzeville, non loin de Nancy, présente en vue aérienne la forme d'une tête de loup. Cette représentation est attestée par de nombreux lieux-dits: bois de la Goulle (gueule) situé dans l'enceinte préhistorique, ruisseau de la Gueule du Loup (attesté en 1963), l'ermitage de la Gueule du Loup, le lieu-dit, l'auberge et la légende qui apparaît vers 1840 (La Gueule-le-Loup). La chapelle actuelle de la Gueule du Loup est surmontée d'une croix sculptée dans la pierre où se trouve en son centre une tête de loup. La chapelle de la Gueule du Loup a été déplacée. Elle se trouvait auparavant au lieu-dit la Trinité ; elle est désormais en bordure de la route dans le lotissement la Trinité, côté Saint-Max-Essey. Juste à côté se trouve l'oppidum (forteresse) gaulois de la Butte Sainte-Geneviève, or, sainte Geneviève d'Ardennes était justement évoquée pour se protéger des loups. A la fin de l'époque celtique, un important habitat existait sur la butte Sainte Geneviève, immédiatement à l'est de la ville de Nancy. Le site fut abandonné au premier siècle avant notre ère. Les Gallo-Romains s'installèrent ensuite Laneuveville devant Nancy, où ils exploitèrent des ateliers de céramiques très actifs aux IIIe et IVe sièvles. Protégée par les coteaux qui l'entourent, à la rencontre de pays différents, naquit Nancy sur la route longeant la vallée de la Meurthe, qui de l'Alsace gagnait Metz.
Au centre de la butte Sainte Geneviève se trouvait une statue de mercure aujourd'hui disparut.

Mythologie du Loup :

http://www.chez.com/loupmythes/loup_et_mythologie.htm

Nous retiendrons de cette article et d'autres découverts sur le web:

- Les Égyptiens invoquaient Oupouaout, le dieu à tête de loup protecteur de la ville d'Assiout, appelée Lycopolis. Oupouaout: Dieu chacal de la Haute Égypte, originaire de Lycolopolis. Son nom « ouvreur de chemin », désignait un dieu des morts qui frayait aux âmes le chemin de l'Amenti. Il apparaît dans les rituels d'Abydos comme le fils d'Osiris, raison pour laquelle on l'a parfois identifié à Horus.





- Les Grecs considéraient les loups comme les animaux du dieu solaire Apollon, auxquels on les offrait en sacrifice. Ce dieu rencontrait les loups durant son séjour hivernal.
- on a rapprocher le nom du dieu Gaulois de la lumière, Belen ou Belenos, du terme "Bleis" qui désigne le loup dans la langue Celtique.
- Comme les abeilles, ils étaient protégés par Givargi, le saint Georges de la Montagne, et erraient librement dans la nature.
- En Chine, lors des éclipses solaires, on croyait qu'un gigantesque loup céleste dévorait le soleil.
- En Europe le loup est plutôt considéré comme un animal nocturne et associé à la lune.
- Le mythe de l'homme loup ou loup-garou prend naissance d'après le mythe de Lycaon.
Le lycaon (Lycaon pictus) ou cynhyène est un mammifère carnivore de la famille des canidés. Lycaon fut changé en loup (en grec Lykos), pour avoir essayé d'assassiner pendant son sommeil Zeus qui, sous la forme d'un simple mortel, était venu lui demander l'hospitalité. D'après une autre tradition, il avait offensé le dieu en servant sur sa table les membres d'un jeune enfant qu'il avait égorgé, ou plutôt en lui sacrifiant des victimes humaines.
Il vit exclusivement en Afrique subsaharienne australe et centrale, dans les steppes et les savanes.
Il est aussi appelé "loup peint" ou "chien sauvage africain".
- Le dieu de la guerre Mars, associé au loup dans la mythologie romaine, devint aussi le protecteur de Rome.
* En Grèce, les bergers de l'ancienne Arcadie honoraient la déesse de la chasse Artémis et l'invoquaient parfois sous le nom d'Artémis Lycoctone (qui tue les loups) en lui demandant de protéger les troupeaux.

Le Loup est une vieille constellation :
http://www.cosmovisions.com/lup.htm



Se passe-t-il quelque chose dans le ciel perpendiculairement au plateau de Malzéville avec cette ancienne constellation et si oui quand ?

Lug est défini par les Lieudits et villes suivantes:

* Malzéville 209 m
- Val au Mont 209 m
- Jolimont
- Le Nid 248 m
- Parc de Libramont 275 m
- Bellevue 325 m
- Sous la Côte 325 m
- Barbamont 294 m
* Saint Max 239 m
- Château de Libramont 239 m
- Haie le Comte
* Dommartemont 317 m
- Les Theyes 317 m
- Le Montbois 334 m
- La Fallée 275 m
- Le Haut d’Essey 247 m
* Essey-les-Nancy 214 m
- Le Plein Soleil 304 m
- Butte Sainte Geneviève 361 m
- Longue pièces 304 m
- La Hurte 275 m
- Les Allantes 301 m
- Sous le bois Châtel 250 m
- Ste Geneviève 364 m
- Champ Salmont 317 m
- Au Poncet 274 m
- Jonchère
- La Goutte 236 m
* Agincourt 227 m
- l’Agimpré 237 m
- La Presle 237 m
- Bertano 237 m

- Source du Tonnerre

- Derrière la croix 266 m
- Le Hatta 215 m
- Prè Mourquin 225 m
- Le Noues 225 m
- La Jeune Rose 257 m
- Rangeval 215 m
- Le Tramance 246 m
- Ronchère 236 m
- Fond de Ronchère 275 m
- Source de la Ronchère
- Pièce de la Garenne 275 m
* Pixérécourt 281 m
- Pièce du pavillon
- La Demi Lieue
- La Famine
- A la Fonge
- Ferme Sainte Elizabeth
- Longefont 212 m
- Le Hursot
- Le Goulot
- Val Hoye
- Les Balcons de Velchée 265 m
- La Rouchotte 256 m
- Haut de Penel
- La Daye
- Pré Voiry

- Bois de Frouard 281 m
- Bois de l’Hôpital 325 m
- Bois des Carrières 317 m
- Bois de Flavemont 375 m
- Haut de Tramance 325 m
- Côte Rôtie 325 m

Le Pain de Sucre est défini comme suit:

* Agincourt 227 m
- Croix rouge 230 m
- Haut du Bouzot 230 m
- Au Breuil 214 m
- l’Amezul (Ruisseau) 214 m
- Monteux 229 m
- Rougi Bois 225 m
- Les Raies 239 m
- La Breterie 255 m
- Au Loir 275 m
- Gano 275 m
- Graffin 278 m
- La Borde 307 m
- La Bernette 307 m
- Source captée
- La Planche 307 m
- Borne 350 m
- Réservoir 310 m


Position de Lug :

- Lug se trouve sur la carte IGN 3415 o Nancy.
- Lug est situé entre 54 gr de Latitude Ouest soit 48° 36’ et 54,03 gr de Latitude Est soit 48° 37’ 37’’ et entre 7,37 gr de Longitude Nord soit 6° 37’ 58’’ et 7,34 de Longitude Sud soit 6° 36’ 21’’.
- La butte Sainte Geneviève est située à 54,005 gr de Latitude soit 48° 36’ 16’’ et 7,37 gr de Longitude soit 6° 37’ 58’’
- La butte du Pain de Sucre, autrefois Monteux, est situé à 54,02 gr de Latitude soit 48° 37’ 04’’ et environ 7,39 gr de Longitude soit 6° 39’, la carte donne cependant exactement 6° 15’.



Particularités de Lug :


- Le plateau de Malzéville avec la butte Sainte Geneviève qui lui est accolée, le Pain de Sucre et le bois de Saulxure/Pulnoy forment un véritable observatoire solaire dont voici le fonctionnement:



- La butte Sainte Geneviève à la forme d’une goutte d’eau ou d’une perle. Ce dessin est une strophoïde ! Le point le plus important en est le centre.
- Le dessin complet de la tête du Loup avec la goutte forment la porjection sur le sol d'une analemme.



- Une source captée sort de la Gueule du Loup au fond de la Ronchère, elle avait sans aucun doute une grande importance symbolique pour les Leuques.

- Superposons la grille au pas de la Jérusalem Céleste sur la carte ign du plateau de Malzéville pour observer les positionnements des centres des hexagones.



On trouve un centre sur la butte Sainte Geneviève, deux sur le Pain de Sucre et un sur la source captée en sortie de la Gueule du Loup.

- Vu depuis Frouard, donc de la fenêtre de mon apartement c''est-à-dire d'Hermès, le déplacement du lever du soleil de gauche à droite de la Gueule du Loup correspond à une période de 50 jours soit d’un mois Leuque. Se déplacement se termine par la position du soleil, vu de ma fenêtre, dans la vallée de Nancy qui est le creux entre la tête du Loup et la corne du Boeuf (bois de la fourasse) ! Ce jour sera le 7 février. Ensuite le soleil devrait repartir dans le sens inverse pour à nouveau une durée de 50 jours. Mais si on observe la carte IGN, on remarque une autre butte plus petite que celle du bois de Pulnoy et orientée différemment. A quoi peu bien servir cette butte ? Le jour du 7 février, vu depuis la butte Sainte Geneviève, cette fois-ci, le soleil devrait se lever à hauteur du Bois de la Brûlée en lisière de la Chartreuse de Bosserville ! Ce bois de la Brûlée possède une longueur d’un peu moins de la moitié de celle du Bois de Pulnoy. Donc avant de repartir à nouveau pour un cycle de 50 jours en arrière de la butte de Pulnoy, il se peut que le soleil, pour environ 20 jours se lève derrière le Bois de la Brûlée jusqu’à atteindre la position de la Chartreuse de Bosserville le 28 Février et reparte pour sa position de début du cycle de retour de la butte de Pulnoy 20 jours après, le jour de l’équinoxe de printemps ! Cette théorie est à vérifier !
* En hiver, le soleil semble toujours se lever au milieu de la butte de Pulnoy pendant une durée d’une quinzaine de jours.

- Etudions la grille du parcours du soleil de la butte de Pulnoy :



* cette image fait apparaître l’axe à 60° qui passe par le Pain de Sucre, donc le point 0 et par le milieu de la butte de Pulnoy, à la hauteur la plus haute. Il y a un centre d'hexagone pile sur le point de culmination le plus élevé. La butte de Pulnoy Saulxure en plus d'être le départ du triangle du parcourt du soleil aurait-elle aussi une fonction stellaire liée à la projection une constellation sur le sol ?

Pour confirmer tout cela, j’ai fait une expédition le 10 Février 1998 à la butte Sainte Geneviève. Voici le lever du soleil en observant au bas de la butte. Il est 8 h 10 du matin :



Le spectacle est magnifique mais il me déçu du point de vue du résultat. Le soleil était à l’extrême gauche de la butte et non au centre ! Je me suis alors dit que le point de vue devait être faut. Je suis remonter en voiture pour prendre une photo depuis le terrain de jeu en haut du vieux Saint Max et le résultat sembla concluant :



Pour avoir une réponse plus précise, je décidai d’aller encore plus près du lever :



Et là, enfin, j’obtenais ma preuve de l’existence du point vernal, un point situé au milieu de la butte où le soleil se lève pendant une durée de l’hiver. Je suis remonté à la butte Sainte Geneviève pour prendre quelques clichés montrant la position du soleil sur la butte ce jour là :





ainsi qu’une vue pas très exploitable du bois de Pulnoy :



Le 5 Septembre 1998 :

A 8h12 du matin, la pleine lune se lève en sortant de la Gueule du Loup ce qui signifie que l’on arrive bientôt à l’équinoxe d’automne.

Symboles de Lug

Lug :

- Age héroïque Sumérien
- Anneau
- Chaos
- Cinq
- Coupe
- Cyclope
- Fête Celte
- Hermès
- Lance
- Lug
- Lumière
- Roi
- Sanglier
- Soleil

Lugalbanda :

- Age héroïque Sumérien
- Dragon Sumérien

Lugalggisi :

- Lamentations Sumériennes

Lugdunum :

- Confluent
- Hermès

Lugnasad :

- Fête Celte
- Roi

Lugubre :

- Morale Sumérienne

Loup :

- Age d’or Sumérien
- Age héroïque Sumérien
- Anubis
- Boeuf
- Char
- Chien
- Dragon Sumérien
- Fin du monde
- Glouton
- Gueule
- Loup
- Lumière
- Lune
- Ours
- Paradis Sumérien

Louve :

- Carrefour
- Chien
- Hécate
- Loup
- Vierge

Analyse du symbolisme de Lug

Lug est le dieu suprême de la mythologie celtique. Le symbolisme de la gueule du loup (puisqu'il s'agit ici de la tête et non de l'animal en entier) est l'image initiatique et archétypale de l'alternance jour-nuit, mort-vie. La gueule du loup dévore le soleil au soir pour le rejeter à l'aube, elle avale le jour et recrache la nuit (on trouve aussi à flanc de côteau du plateau le lieu-dit: le point-du-jour-du-côté-du-soleil-levant). Le loup était chez les Celtes un animal psychopompe, c'est-à-dire qu'il peut passer les frontières des mondes, et assure le passage des âmes. Il servait de coursier à la Déesse de la Mort-dans-la-vie. Nous sommes ici en plein territoire des Leuques, le Peuple-Lumière, et on peut penser que ces Gaulois furent aussi le Peuple-Loup. Loup se disait leu autrefois (en grec: lukos, ce mot étant très proche de lukè: lumière). La plupart des appellations en loups, loud, lux, lion... proviennent généralement d'anciens fiefs du dieu pan - celtique Lug (Lugos en Gaulois), le plus connu étant probablement Lyon (Lugdunum: la colline de Lug). Ce dieu représente la lumière stellaire par opposition au dieu Belenos qui représente la lumière solaire. On peut penser que le loup-garou (littéralement: loup-homme-loup) est une résurgence populaire d'anciennes confréries initiatiques de Lug, dépositaire du Pouvoir des Loups, opposé à celui du Serpent ou Vouivre (qui serpente dans la vallée, la Vouivre étant symbolisée à Nancy par la Grande-Rue). L'initiateur était représenté sous forme d'un homme-loup, portant sur ses épaules une peau et une tête de loup. Le culte du loup fut très importants en Lorraine avant leur impitoyable extermination, souvenons-nous qu'autrefois, sur le blason lorrains, se trouvaient trois têtes de loups, qui furent ensuite remplacées par les alérions. Le site Malzeville-Sainte-Geneviève était sans doute un haut lieu sacré pour les Celtes, couplé au Pain de Sucre, colline voisine, et au Tombeau du Soleil de Tomblaine. Lug pour les romains étaient Mercure.
Les Celtes connaissaient donc un grand dieu du ciel, et le seul crédible dans ce rôle est Lugus, dieu celte de la lumière. En somme Lug « le lumineux » était probablement au départ une épiclèse du dieu céleste indo-européen, une forme probable i.e *Leukyos. Il est barbu, comme Jupiter, et son sceptre, plus précisément une lance, peut envoyer la foudre. Il a surtout donné son nom à de très nombreuses villes occidentales. Son épouse et parèdre était probablement la grande déesse celte de l’aurore, de l’intelligence et des techniques, Brigantia en Gaule, Brighid chez les Irlandais et les Gallois, celle que César appellera du nom romain de « Minerve » mais aussi la Berthe celtique. Lug comme Wotan sont des dieux porteurs de lance (celle de Wotan est « Gungnir » mais le nom de celle de Lug nous est inconnu), tous deux sont accompagnés de deux loups, ce qui s’explique probablement par la ressemblance indo-européenne entre *leuks, « la lumière », base du nom de Lug, et *lukwos (ou *wlkwos), « le loup ». Lug est également, comme Wotan, un dieu des corbeaux.



Les villes qui se trouvent autour du plateau de Malzéville d'aprés Henri Lepage :

Malzéville

MALZEVILLA, ASPERA VILLA, MARGEVILLE, MARJAINVILLE, MARCHAINVILLE-LES-NANCY

Village très considérable de l’ancien duché de Lorraine, au pied de la côte Ste.-Geneviève, sur la rive droite de la Meurthe, chemin de grande communication n° 7 de Nancy à Lay-Saint-Christophe, à 2 kilom. N. de Nancy (Est), chef-lieu du canton et de l’arrond.

Pop: 1640 hab., 135 élec. cens., 16 cons. mun., 340 feux. Nombre d’enfants: 209 en hiver, 105 en été. Deux soeurs de la Doctrine-Chrétienne. Bureau de charité et association de dames charitables pour porter des secours aux malades indigents.

Surf. territ.: 183 hect. en terres lab., 52 en prés, 106 en vignes, 33 en bois, 120 en friches, pâquis, etc. L’hectare semé en blé peut rapporter 18 hectol., en orge et avoine 30, en seigle 16 ; planté en vignes 20.

On s’y livre principalement à la culture de la vigne et des arbres fruitiers ; on y cultive aussi beaucoup de légumes, surtout des haricots et des pois, que l’on récolte de très bonne heure. Le sol est favorable à la culture des vignes, dont une partie est plantée de petite race. Nos anciens ducs faisaient, dit-on, grand cas du vin de Malzéville. La côte au pied de laquelle est bâtie ce village, était entièrement stérile il y a cinquante ans (de 1843) ; aujourd’hui, grâce aux efforts de deux cultivateurs éclairés, M. Besval d’abord, puis M. Turck, elle produit de très belles récoltes. Les vaches sont les seuls bestiaux qu’on y élève, mais elles ne sont pas en nombre suffisant pour la population et pour les engrais si nécessaires à la fertilité du territoire ; il y a très peu de chevaux.

Etablissements industriels:

Une fabrique de produits chimiques, dirigée par MM. Berbain et Xardel ; elle occupe, toute l’année, 40 ouvriers ; il s’y fait du noir d’os pour la clarification des sirops et la fabrication du cirage, et du noir volatil pour la peinture ; du bleu de Prusse, du sel d’ammoniac, du bleu soluble en tablettes et liquide, pour l’azurage du linge ; enfin des boutons d’os de toute sorte. Cet ensemble de fabrication nécessite l’achat des débris de matières animales, os, chutes de cornes, ergots de boeuf, etc ; du jour au lendemain, ces débris peuvent être transformés en produits commerciaux. Les propriétaires de cette usine ont obtenu une médaille de bronze à l’exposition départementale de 1843. Malzéville possède encore deux brasseries et des carrières dites de roche, qui s’emploient pour le pavage.

De 1839 à 1842, la population de Malzéville s’est augmentée de 300 âmes.

Ecarts: Jéricho, le Pavillon, l’Hôpital, la Trinité. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 162 hab., 24 gar. ; 1802, 927 hab. ; 1822, 1101 hab., 300 feux.
Anc. div.: 1594 et 1710, fief, prév., châtellenie et bail. de Nancy ; 1751, bail. maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine, 1790, canton et dist. de Nancy.
Spir.: Doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.

Le village de Nancy est ancien: on prétend qu’il fut donné à l’abbaye d’Epinal, par Thierry, évêque de Metz, en 1003. Mais cette assertion est erronée, car Thierry mourut en 984 et eut pour successeur Adalbéron, qui vécut jusqu’en 1005. Nous trouvons seulement que le duc Simon donna, vers 1137, à l’abbaye de Bouxières, une partie des dîmes de Margéville et d’Agencourt (Agincourt). En 1494, une partie de cette seigneurie fut échangée contre celle de Monteux-sous-Amance.

Nous trouvons, dans les extraits de différents diplômes, chartes, etc., recueillis par F. Vuillemin, archiviste de la province, les titres suivants:

L’an 1482, le 24 novembre, deux heures avant midi, sont comparus sous l’orme et devant la fontaine les habitants de Malzéville, d’une part, et le gros Thouvenin et Alison, sa cousine, neveu et nièce du feu Martin, lesquels Thouvenin, arbalestrier de Frouart, et Alison, requerèrent et demandèrent aux deux maires et à tous les habitants dudit lieu si eux-mêmes étaient serfs et s’ils oyèrent oncques dire si leurs ancesseurs fussent oncques serfs et de serve condition, et si les héritages situés audit Malzéville le sont: sur quoi fut dit par les deux maîres et autres que tous les hommes et habitants dudit Malzéville, de quelque état qu’ils soient, ni leurs ancesseurs, ni leurs héritages ne sont ni ne furent oncques serfs et de serve condition, mais que ladite ville de Malzéville est la plus franche ville champêtre du duché de Lorraine, pourtant qu’ils ont tels priviléges qui leur sont été donnés par un seigneur jadis duc de Lorraine, qu’ils ne paient ni ne doivent point de poignet ni de vente à Nancy ni en toutes les bonnes villes du duché de Lorraine et avec ce peuvent vendre, engager, changer, aliéner et faire toute leur volonté et plaisir par-devant et en la présence de tous les seigneurs dudit Malzéville de tous les héritages quelconques qu’ils ont et peuvent avoir en ladite ville, ban, finage et confinage d’icelles sans ce que les seigneurs dudit lieu et aucuns d’eux y ait que voir ne que connaître, ne qu’ils y puissent mettre nul débat ne empêchement quelconque, et aussi ladite ville est propre chambre de duc de Lorraine, en ait telles franchises et libertés, us et coutumes que la propre ville de Nancy en ait, rien excepté ne réserve, et avec ce peuvent tous les hommes de quelque état qu’ils soient, quelque part qu’ils soient demorans, de tous héritages quelconques faire leur plaisir et volonté ; et encore peuvent tous lesdits habitants aller demorer en tous pays où bon leur semble et jouir paisiblement de tous héritages qu’ils pourroient avoir en ladite ville de Malzéville, ban, finage et confinage d’icelle, sans que les seigneurs dudit lieu y ayent que voir ne que connaître, ne que ils y puissent mettre nuls débats et empêchement quelconques. Jhnes de Nanceys.

Acquet de 2 francs de cens, ascensement de 2 francs, de Nicolas Laurent, demeurant à Malzéville, pour les dames Prêcheresses de Nancy, sur une maison, usuaires et appartenances d’icelle, seise à Malzéville, lieudit en My-la-ville, et sur un jour et demi de vigne séant audit lieu banlieu dit au Chaufour (23 juin 1543).

On voit, par un autre titre daté de 1671, que les impôts de Malzéville furent adjugés à un nommé Martin Poinsotte, dudit lieu, comme plus haut metteur, à la somme de 1005 francs pour, par lui ou son commis, pendant trois années, lever les droits desdits impôts à raison de 6 deniers par franc sur les denrées et marchandises qui se vendront ou achèteront audit lieu pendant lesdites années, provenant du cru et concru dudit lieu, comme aussi du pot de vin, bierre et autre boisson...

Le village de Malzéville est réuni au faubourg des Trois-Maisons par un pont de treize arches, établi sur la Meurthe. Ce pont a été construit sous le règne de René II, en 1498. A gauche, en allant de Nancy à Malzéville, sur le parapet de la première arche au-dessus du lit de la rivière, il y avait une pyramide quadrangulaire, au haut de laquelle était placée une statue de grandeur naturelle, représentant le Sauveur du monde. Sur sa base était un cadre de pierre, au-dessus duquel se voyait l’écu gravé de Lorraine, et dans l’intérieur du cadre cette inscription en lettres gothiques:

L’an mil. V.e et ung, tesmoing ce condicile,
Feu très-victorieux René, roi de Sicile,
Très-amé Prince et Duc de Lorraine et Barrois
Fil ce Pont ériger pour affranchir charrois,
Tout homme et bestial qui tributeur estoit
A la Nef que cy-près pour son tribut guettoit ;
Tant eust le bien publique recous, chier
Qu’on ne le pourrait dire ou par escript couchier.
L’on tient René pour mort, en ce disant, langue erre ;
Car sans fin l’on vit son nom par sa triomphant guerre.
O Dieu doulx et clément saulve son esprit !
Prince qui Dieu seul crainet, à jamais ne périt.
Sire doucq qui les preulx nudz de vices au ciel armes,
Accepte pour René nos prières et nos larmes.

Lionnois reproduit la note suivante tirée de l’inventaire du trésor des Chartres:

Marché fait le 19 et 21 décembre 1499, en présence de René II, duc de Lorraine, du bâtard de Calabre, des seigneurs de Valengin, sénéchal de Lorraine etc., à Jean Wautier et Jacob son frère, maçons, pour faire un pont de pierre sur la rivière de la Meurthe à l’endroit de Malzéville, et ce pour la somme de 1600 francs de Lorraine, et 10 francs de vin, dont ils recevont 600 francs comptants, 400 francs à Pâques, 460 francs à la Pentecôte, et les 200 francs restants, quand le pont sera achevé ; promettant lesdits maçons d’accomplir ledit pont pour la saint Remy suivante, et s’y obligent en donnant sûreté.

Ce pont, dont Louis XIII fit sauter deux arches, lorsqu’il vint assiéger Nancy, en 1633, souffrit beaucoup des inondations de 1717 et 1744, qui emmenèrent deux de ses arches. En 1764, dit Durival, une partie de ce pont tomba dans la Meurthe. Après la construction des ponts d’Essey, il avait été décidé que celui de Malzéville serait démoli. Les habitants de ce village prévoyant le dommage qu’ils en souffriraient, s’offrirent de faire à leurs dépens les réparations nécessaires pour en conserver l’usage ; ce qui leur fut accordé.

Les seigneurs de Malzéville étaient hauts-justiciers, et les condamnés subissaient leur peine dans le village, où il existait un signe patibulaire. Il y avait aussi, autrefois, une halle au blé où se tenait un marché chaque semaine. Elle est tombée en ruines depuis une vingtaine d’années seulement. Malzéville possédait aussi un fief qui avait été érigé en faveur de Claude de Sabourel, le 16 janvier 1605, et qui fut transféré sur une autre maison, le 31 juillet 1704, en faveur de M. d’Hoffelise.

On lit dans l’Etat du domaine, que le roi était seigneur haut-justicier au village de Malzéville, avec création des maires, maître échevin, échevins et clercs jurés. Le cri de la feste se faisait au nom de S.M., qui avait droit de prendre seule la première danse, à l’égard de laquelle tous sujets étaient obligés. La taille ordinaire était de 26 francs 8 gros par an. Les arrantés, c’est-à-dire les particuliers qui n’étaient point natifs dudit lieu et qui y demeuraient devaient à Pâques et à St.-Remy, par moitié, trois gros par an. Appartenait au roi un muid de vin sur la dimerie des vignes du ban de Malzéville, ainsi que le droit de gauge. C’était au nom de S.M. que le maître échevin établissait un gaugeur. La taille de chaque habitant était de 3 poules par an, outre un droit de nappes.

L’église de Malzéville, qui date d’une époque assez éloignée, a été en partie défigurée par de modernes restaurations ; cependant elle a conservé ses fenêtres, qui sont du XV e siècle. Le célèbre Bourdaloue y a préché l’Avent et le carême de 1655 à 1656.

Voici ce qu’on lit à ce sujet dans un manuscrit intitulé: ANNALES DOMUS PROBATIONIS PROVINCIAE FRANCIAE SANCTI-NICOLAI (Bibliothèque de M. l’abbé Marchal): Anno 1665... Novitii nostri pro more in scholis ad pueros, singulis hebdomadis... in pagis ad rusticos per quadragesimam de christianâvitâ rectè instituendâ verba habuere. Inter alios UNUS ALIQUIS, tanto ardore tantôque vi de rebus divinis dixit ad populum ut ad. P. Rectorem delegatus fuerit vir nobilis qui NOMINE TOTIUS PARAECLAE gratias egerit... Dans une note pour le géographe Bugnon, et signée: Tribolet, recteur du Noviciat des Jésuites de Nancy (même bibliothèque), on lit ce qui suit: Le P. Bourdaloue a fait son troisième an de noviciat à Nancy. Ces deux citations d’auteurs contemporains du célèbre prédicateur, appuient d’une manière incontestable la tradition rappelée par Durival et Lionnois.

Une seule maison du village a conservé des dessus de portes et de fenêtres en ogives.


Saint Max

Village de l'ancien duché de Lorraine, sur le penchant de la côte Ste.-Geneviève à 3 kilom. N.-N.-E. de Nancy (Est), chef-lieu du canton et de l'arrond. Pop.: 329 hab., 33 élect. cens., 10 cons. muni., 70 feux. Nombre d'enfants: 31 en hiver, 10 en été. Surf. territ.: 181 hect. ; 82 en terres lab., 28 en près, 37 en vignes. Ecarts: Point-du-Jour, Poudrerie, La Folie, Bellevue. Lettres par Nancy.

Anc. pop.: 1710, 22 hab., 10 gar. ; 1802, 195 hab. ; 1822, 280 hab., 62 feux.
Anc. div: 1594 et 1710, fief, prév. et bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton et dist. de Nancy.
Spir.: Doy. du Port, dio. de Toul, en communauté avec Essey et Dommartemont, dont il dépendit jusqu'en février 1843, époque où il a été érigé en succursale.

Il est question de ce village dans plusieurs titres qui remontent au XIIIe siècle: en 1263, Miles de Vandières reprend du duc Ferry tout ce qu'il a à St.-Max. En 1379, ce lieu fut cédé avec d'autres, par le duc Jean, à Aubert, bâtard de Lorraine, contre ce qu'il pouvait avoir en la forte maison et en la ville de Richard-Ménil.

On a trouvé, à St.-Max et aux environs, des tuiles à rebords, des médailles impériales en grand et en moyen bronze, des fibules et des tombeaux. Le nom de ce village, dit M. Beaulieu, qui l'apelle Fanum Martis, paraît n'être qu'une dégénérescence de celui de Mars, qui avait un temple dans ce lieu, et avec d'autant plus de raison que l'église ne vénère aucun saint nommé Max ou Mad. Cette interprétation, donnée par le savant antiquaire, pourrait être fortement contestée, car les noms de Max, Mard ou Mad ne sont que des abréviations de Médard. La chapelle de St.-Max est moderne, mais la tour paraît être du XIIIe siècle.


Dommartemont

(DOMNI-MARTINI-MONS ; MARTIS-MONS)

Petit village de l'ancien duché de Lorraine, sur le revers de la côte Ste.-Geneviève, à 4 kilom. N.-N.-E de Nancy (Est), chef-lieu du canton et de l'arrond. Pop: 201 hab., 20 élect. cens., 10 cons. mun., 46 feux. Les enfants vont à l'école à Essey. Surf. territ.: 66 hect. en terres lab., 1 en prés, 31 en vignes et vergers, 28 en terres vaines. L'hectare planté en vignes peut rapporter 65 hectol. L'espèce bovine est l'espèce dominante, et la vigne le principal genre de culture. La commune possède des carrières de pierres de roches très-estimées, et qui servent au pavage de la ville de Nancy. Ecart: Ste-Geneviève, ferme-modèle et institut agricole, dont nous parlerons plus tard ; quelques maisons de campagne. L'église d'Essey est sur le territoire de Dommartemont. Lettres par Nancy.

Anc. pop: 1710, 23 hab., 4 gar. ; 1802, 140 hab. ; 1822, 155 hab., 36 feux. - Anc. div.: 1594, prév. et bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton et dist. de Nancy. - Spir.: Doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.

Dommartemont, aussi appelé Dompmartemont dans les anciens titres, était un fief appartenant aux ducs de Lorraine ; il est mentionné, aux Archives, dès le XIIIe siècle ; mais M. Beaulieu lui donne une origine bien autrement ancienne. Selon le savant antiquaire, son nom viendrait de Mons Martis (montagne de Mars), à cause d'un camp romain qui aurait existé sur les hauteurs où le village actuel est construit. "Le camp de Dommartemont occupait le plateau d'une colline de forme elliptique dont l'extrémité nord-est vient se joindre à la côte Ste.-Geneviève. On avait creusé sur ce point un large fossé qui faisait sa défense, et dont le relèvement a conservé 10 mètres d'élévation à l'extérieur, sur 3 mètres à l'intérieur. C'est dans ce même fossé que passe le chemin vicinal de Dommartemont à Agincourt par Ste.-Geneviève. On pénétrait dans le camp de Dommartemont par trois entrées, dont la première est un peu sur le côté du relèvement. La seconde est au sud, en face du château d'Essey. Enfin la troisième, qui est ouverte au nord-ouest, servait aux soldats pour aller puiser de l'eau à la fontaine qui jaillit non loin de là. A partir de la première entrée, il règne un escarpement aligné de main d'homme, qui se prolonge, pendant plus de 200 mètres, dans la direction du sud-est. La pente rapide qui règne autour du camp, et qui était rendue autrefois plus escarpée et plus inaccessible, suffisait sans doute pour sa défense ; peut-être aussi sa crête était-elle couronnée de pieux ou de murailles, mais on n'en trouve aucun vestige."


Essey-les-Nancy

(ACIACUM, ACIACA VILLA, ASCEY):

Village de l'ancien duché de Lorraine, au pied de la côte Ste.-Geneviève, sur le ruisseau de Grenillon, route royale n°74 de Châlons-sur-Saône à Sarreguemine, à 4 kilom. N.-E. de Nancy (Est), chef-lieu du canton et de l'arrond. Pop: 676 hab., 68 élect. cens., 12 cons. mun., 178 feux. Nombre d'enfants (avec Dommartemont): 165 en hiver, 100 en été. Soeur de la Doctrine-Chrétienne, surf. territ.: 565 hect. ; 347 en terres lab., 94 en prés, 59 en vignes, 17 en bois. Percepteur des contributions directes. Ecart: Bas-Château et Haut-Château. Lettres par Nancy.

Anc. pop: 1710, 78 hab., 11 gar. ; 1802, 553 hab. ; 1822, 585 hab., 142 feux. - Anc. div.: 1594, fief, prév. et bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton et dist. de Nancy. En vertu d'un arrêté pris par l'assemblée du conseil du département de la Meurthe, le 24 novembre 1790, Essey devint le siège d'une justice de paix et le chef-lieu d'une assemblée primaire pour les communes de Pixerécourt, Malzéville, St.-Max, Dommartemont, Tomblaine, Pulnoy, Saulxures et Seichamps. - Spir.: Doy. du Port, dio. de Toul ayant Tomblaine pour annexe et l'ermitage Ste.-Geneviève pour dépendance; 1778, év. de Nancy.

L'origine du village d'Essey remonte à une époque reculée: selon quelques archéologues, il aurait été, au temps de la domination romaine, un vicus important, désigné, dans la table Théodosienne, sous le nom d'Andenisa ; mais ceci est une hypothèse à laquelle rien ne paraît donner de vraisemblance, et qui n'est pas admise par nos antiquaires. (Aujourd'hui, en 1997, on sait qu'ils avaient raison, Andenisa est reconnu comme étant le sanctuaire de Grand !)
Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il est fait mention d'Essey dans un titre de 963 en faveur de l'abbaye de Bouxières. En 1273, Ferry, duc de Lorraine, reconnait que Wathier d'Essey est son homme et tient de lui tout ce qu'il possède à Essey, et lui octroie, en accroissement de fief, la faculté de faire un four à Saulxures. Nous trouvons, sous la date de 1469, une sentence de la justice d'Essey, condamnant un nommé Jean Roussey à être brûlé vif pour crime de bestialité. En 1475, René II confisqua la terre d'Essey sur Balthazard d'Haussonville et Simon Désarmoises, qui avaient embrassé, contre lui, le parti du duc de Bourgogne. En 1529, le duc Antoine donna à Jean d'Haussonville, chevalier, et à Claude de Rivière, seigneurs d'Essey, permission d'élever un signe patibulaire à deux piliers de pierres ou de bois, et d'exercer, par leurs officiers, tous actes de haute justice. Des lettres patentes de Charles III, délivrées à Quentein Salvète, du village d'Essey, dont le père avait été maître échevin de la ville de Nancy, établissent que les membres du tribunal des Echevins jouissaient de tous les droits et priviléges de la noblesse, et qu'ils pouvaient les transmettre à leurs descendants.

On voit encore, dans ce village, dit M. de Beuzelin, quelques maisons à dessus de portes et de fenêtres en ogives trefflées ; à deux de ces portes, un écusson sur lequel se trouvent des emblêmes qui indiquaient le métier du propriétaire: à l'une, deux équerres, à l'autre, un fer de moulin et une arbalète.

L'église, par sa construction, appartient à différentes époques: le choeur et une partie des voûtes semblent être des XVe et XVIe siècles, tandis que la tour remonterait au XIIIe. Son rez-de-chaussée sert de porche à l'église. Une autre porte est ouverte, dans le mur de droite, sur le cimetière ; au-dessus de celle-ci sont écrits en noir ces mots cités comme un verset de Saint Pierre: "Craignez Dieu, aimez le Roi." Et, à côté, la déclaration de 93: "Le peuple Français reconnait l'Etre suprême et l'immortalité de l'âme." Dans l'intérieur de l'église, on peut lire quelques inscriptions tombales, dont la plus ancienne remonte à 1521. Une autre, datée de 1576, celle du laboureur Pierre Simon, porte un écu chargé d'un soc et d'une serpe.

Auprès de l'église se trouvent quelques fragments des murailles du vieux château. On prétend qu'un nommé Isaye a apporté à Essey, il y a cent ans environ, les premières pommes de terres cultivées en Lorraine. Mais cette assertion est erronée. Nous avons connaissance d'une déclaration de Léopold, en date du 14 mars de l'année 1719, relative à la dîme des pommes de terre, où l'on remarque ce passage: "Depuis quelques années en ça, les habitants de nos villes et villages font plantation de topinambours ou pommes de terre." Une tradition assez bien établie donne lieu de croire que c'est dans les Vosges que cette plante a été cultivée pour la première fois.

Un des curés d'Essey, M. Thouvenel, a rédigé, au commencement de la révolution, le Cahier des doléances. On appelait ainsi les demandes ou représentations contenues dans les cahiers des états-généraux et provinciaux, pour demander le redressement de quelques griefs, la diminution ou la suppression d'un impôt, etc. Mais ce mot s'appliquait plus spécialement aux cahiers du tiers-état. Les premiers cahiers de doléances, rédigés par les assemblées d'élection, ne remontent qu'au XVIe siècle. Ces cahiers étaient rédigés par les trois ordres réunis. Leur usage, qui s'était étendu jusqu'aux simples communes, fut supprimé dans les premières années de la révolution.


Agincourt

(AGENI CURIA, ANGERIACA VILLA)

Village de l'ancien duché de Lorraine, dans le fond d'une vallée, entre les montagnes de Sainte-Geneviève et d'Amance, au bord de l'Amezule, sur la route départementale n°14 de Nancy à Nomeny, à 7 kilom. N.-N.-E. de Nancy (Est), chef-lieu du canton et de l'arrond. Pop.: 226 hab., 23 élect. cens., 10 cons. mun., 70 feux. Nombre d'enfants: 32 en hiver, 10 en été. Surf. territ.: 417 hect.; 303 en terres lab., 78 en près, 14 en vignes. Il y a une source d'eau minérale et un pont sur l'Amezule. Lettres par Nancy.

Anc. pop: 1710, 39 hab., 5 gar. ; 1802, 247 hab. ; 1822, 255 hab., 63 feux. - Anc. div.: 1594, prév. d'Amance, bail. de Nancy ; 1751, même bail., maît. et gén. de la même ville, cour souv. et cout. de Lorraine ; 1790, canton d'Amance, dist. de Nancy. - Spir.: Doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, réuni à l'évêché de Nancy.

La terre d'Agincourt, qui dépendait de la seigneurie de Lay-Saint-Christophe, remonte à une haute antiquité: au Xe siècle, Eve, veuve de Hugues, comte de Chaumontois, la donna à Saint Gauzelin évêque de Toul ; elle est appelée, dans ce titre de donation, Angeriaca villa ; il y avait déjà une chapelle à cette époque. L'abbesse de Sainte-Glossinde de Metz était collatrice de la cure.

Nous lisons dans l'état du domaine, dressé en 1632 (manuscrit de la bibliothèque de M. Noël), que les terres et seigneuries d'Agincourt furent vendues par le prince Charles de Lorraine, avec faculté de réachat perpétuel, à Georges Collignon, son conseiller d'état, pour une somme de 18,000 fr. barrois. Le prévôt d'Amance avait droit d'y créer un prévôt et un sergent. Le roi y était seigneur haut justicier. A lui appartenaient les cens, rentes, revenus d'argent, blé, avoine, chapons et poules, et toutes les usines dépendant de ce village et de Villers-les-Moivrons, tous les droits de banalité de fours, pressoirs, moulins ; les corvées nécessaires pour la répartition des murailles d'Amance. Les amendes et confiscations se partageaient entre lui et la dame de Ste.-Glossinde. Le ruisseau de cet endroit appartenait à sa Majesté. La route de Nancy à Nomeny qui traverse Agincourt, construite pour éviter la côte de Leyr, a commencé, dit Durival, à être pratiquée en 1782.

AGINCOURT (RUISSEAU D'):

Petit cours d'eau qui sort de la côte Ste.-Geneviève, passe à Agincourt, parcourt une étendue de 2,600 mètres, et se jette dans l'Amezule.

Pixérécourt

(PORCHEREI CURTIS, PIXERECURIA, PORCHERIA, PORTERRACI-CURTIS, PERCHERICOURT):

Très petit village de l'ancien duché de Lorraine, sur le revers d'une côte, à droite de la Meurthe, à 6 kilom. N. de Nancy (Est), chef-lieu du canton et de l'arrond. Annexe de Lays-St.-Christophe. Pop: 75 hab., 8 élect. cens., 10 cons. mun., 15 feux. Nombre d'enfants: 11 en hiver, point en été. Surf. territ.: 190 hect. ; 114 en terres lab., 38 en prés, 22 en vignes, 16 en bois, moulin à grains. Lettres par Nancy.

Anc. pop: 1710, 8 hab., 4 gar. ; 1802, 98 hab. ; 1822, 77 hab., 15 feux. - Anc. div: 1594 et 1710, fief, prév. et bail. de Nancy ; 1751, bail., maît. et gén. de Nancy, cout. de Lorraine ; 1790, canton et dist. de Nancy. - Spir: Ann. de Bouxières-aux-Dames, doy. du Port, dio. de Toul ; 1778, év. de Nancy.

Selon quelques antiquaires, ce petit village aurait été, dans l'origine, un de ces établissements agricoles que les Romains fondaient sur le bord des rivières. Mais, en n'admettant pas même cette version, Pixerécourt date encore d'une époque assez éloignée puisque, en 1130, son église fut donnée au prieuré de Lay-St.-Christophe, par le duc Simon. Il en est encore parlé dans un acte de reprises daté de 1342.

PIXERECOURT (RUISSEAU DE):

Il a sa source à Pixerécourt, dont il alimente le moulin, et se jette dans la Meurthe après un cours de 1,500 mètres.


Ermitage Sainte Marguerite

Ecart, ban de Tomblaine. Il y avait, à Ste.-Marguerite, une maison de campagne et une chapelle fort ancienne, qui était un but de pèlerinage très fréquenté avant qu'on n'eût transporté à la Primatiale les reliques précieuses qui y étaient déposées. Ste.-Marguerite appartenait aux Cordeliers et il y avait un ermite, qui fut remplacé par Pierre Seguin, dit le Beclus, qui y demeura six ans avant d'aller habiter son ermitage de Vandoeuvres.


La Trinité

Ecart à 2 kilom. E. de Malzéville. Le 20 mars 1619, Henri, duc de Lorraine, "affranchit une contrée, tant en bois, taillis, friche, appelée Bois de la Goutte, située bans de Malzéville et de St.-Max, dont son cousin, Henri de Lorraine, dit le duc Eric (ce prince fut évêque de Verdun), avait hérité par testament de Georges Desheux, son aumônier ; et autorise ledit Eric à construire et ériger sur cette contrée une maison d'habitation avec chapelle pour sa dévotion, un four pour y cuire le pain, un pressoir pour y pressurer le raisin, une vollière ou colombier jusque de six vingt nids, même d'y tenir 6 bêtes rouges et 25 bêtes blanches ; il affranchit lesdites constructions de tous cens quelconques, sols, traits, tailles, aydes généraux, ordinaires et extraordinaires, subsides, contributions, emprunts et impositions, charrues, corvées de bras et char et autres déchets, droitures, redevances, droit de prévôté, barrière, et généralement de toutes charges, sugestions, servitudes, prestations réelles et personnelles dont ses autres sujets de Malzéville et S.-Max lui sont ou pourraient être attenus."

Toutes ces constructions posaient à l'aspect du midi au-dessous du bois dit de la Goutte nommé aujourd'hui de l'Hôpital. Il y a quinze à vingt ans, en faisant des fouilles, le propriétaire a trouvé un puits ; on y voit encore des restes de constructions, un angle d'édifice construit en pierres énormes. C'est probablement de l'époque de ces constructions que date le nom de la Trinité, puisqu'auparavant on appelait ce canton bois de la Goutte.

Ce canton est aujourd'hui connu sous le seul nom de la Trinité ; on y voit, au-dessous de l'emplacement de la chapelle construite par le duc Eric, une maison ou vendangeoir, qui n'est remarquable que par une superbe fontaine ; il existe encore, à deux cents mètres environ, une cense habitée par une famille de cultivateurs; cette cense a été formée de terrains défrichés de 1820 à 1830, par M. Chenut, propriétaire du château de Jérico, à qui nous devons ces renseignements ; enfin, à peu de distance de la cense, on aperçoit un ermitage relevé par le même propriétaire sur d'anciens fondements dont nous ne connaissons pas l'origine

SAINTE GENEVIEVE

Cense importante, à 1 kilom. De Dommartemont. C’était autrefois un ermitage détruit depuis la révolution ; néanmoins le pèlerinage à Ste.-Geneviève a subsisté, d’une manière profane du moins, jusque dans ces dernières années ; il est à peu près oublié maintenant. On trouve, dans le Recueil des ordonnances et règlements de Lorraines, quelques détails curieux relatifs à l’organisation des ermites, qui, ainsi qu’on a déjà pu le voir, étaient très nombreux dans cette province. Il existait une congrégation des ermites de Lorraine, dont les statuts furent homologués au parlement, le 14 juillet 1713, avec réserve expresse des droits des patrons laïcs. Les ermites ne pouvaient commercer. Les gens mariés ou cotisables ne pouvaient être ermites sans s’être préalablement démis de leurs biens. Un arrêt de la cour souveraine, du 15 janvier 1703, leur avait défendu de quêter, sous peine de prison. Ils étaient soumis au juge séculier pour les faits civils et profanes, à charge par celui-ci de les juger sommairement, sans figure de procès et gratis ; pour correction de mœurs, ils étaient soumis à l’ordinaire ; ils avaient un grand-vicaire supérieur-général. Des arrêts du 9 juillet 1701 et 14 juillet 1713, maintinrent les ermites dans la possession de Ste.-Geneviève, sous le bon plaisir des collaborateurs laïques et défendirent de les troubler.
Le 19 avril 1790, une fête nationale fut célébrée sur la côte Ste.-Geneviève, et l’on y éleva, pour perpétuer cet événement, une pyramide sur laquelle on lisait l’inscription suivante : « le 19 avril de l’an Ier de Liberté 1790, fut élevée cette pyramide sur la côte Ste.-Geneviève, à une lieue de Nancy ; la messe y fut célébrée par M. l’abbé Anthoine, grand chantre de la cathédrale, aumônier de la garde nationale de cette ville, en présence d’une armée d’environ six mille citoyens venus pour former la coalition et prêter le serment solennel d’être fidèle à la Nation, au Roi et à la Loi. »
La cense de Ste.-Geneviève est aujourd’hui une exploitation rurale d’une contenance de 355 hectares ; ses terres se trouvent en grande partie sur le plateau qui domine Nancy, et sur le versant qui regarde Agincourt. Les terres de plateau considérées longtemps comme presque stériles produisent aujourd’hui, grâce au zèle infatigable, à la persévérence et au mérite de M. Turks, propriétaires actuel de Ste.-Geneviève, du très beau blé et en abondance, du colza remarquable, de l’orge de l’avoine, des pommes de terre, des carottes, des betteraves, des pois, des lentilles, de la luzerne et du sainfoin ; le sol y est particulièrement convenable aux asperges et aux oignons, qui s’y cultivent en grand. Ste.-Geneviève possède des houblonnières, des vignes, des bois ; on s’y occupe en grand des semis d’arbres verts et d’autres essences ; les pièces de terres sont entourées de mûriers pour utiliser leurs feuilles s’il y a avantage. Cette exploitation renferme une très vaste bergerie peuplée d’animaux de race choisie, mérinos et anglo-mérinos, une marcarerie contenant trois vaches de race suisse, une porcherie, une distillerie de pommes de terre, une seconde écurie pour trente bêtes à cornes à l’engrais, une écurie pour douze chevaux de force moyenne qui suffisent pour cette vaste exploitation, attendu qu’on n’y emploie que les instruments aratoires les plus perfectionnés.
Depuis 1839, il existe dans cet établissement un institut agricole, pratique et théorique, où les élèves sont nourris et logés, ils n’y sont admis qu’autant leur conduite est parfaitement régulière et qu’ils se soumettent au règlement de l’école, qui exige que les opérations les plus importantes soient exécutées par eux ; ils sont également chargés de la surveillance intérieure et de la distribution des fourrages pour les animaux. Les élèves reçoivent aussi des leçons de théorie et de pratiques agricoles, de botanique, de physiologie végétale, de comptabilité, d’arpentage et de médecine vétérinaire comprenant : l’extérieur du cheval, l’hygiène des animaux domestiques, la théorie de la maréchalerie, etc. On fournit aux élèves des sujets sur lesquels ils peuvent apprendre à pratiquer les saignées, à poser des sêtons et à opérer quelques maladies du pied. L’institut agricole de Ste.-Geneviève est dirigé avec une grande supériorité par M. Amédée Turck, son fondateur, qui s’est occupé de l’amélioration des instruments aratoires ; il a apporté à la charrue Grangé une modification qui la fait rechercher par tous les cultivateurs qui ont été à même de l’apprécier. On trouve également, à Ste.-Geneviève, d’autres instruments d’une haute importance : un planteur de pommes de terre, à l’aide duquel trois enfants et deux hommes, avec un attelage de quatre chevaux de moyenne taille, peuvent planter en terre meuble environ 4 hectares par jour ; et un arracheur au moyen duquel un homme et deux chevaux dressés peuvent arracher journellement 2 hectares de ces tubercules.
Il y a, sur le penchant de la côte, Ste.-Geneviève, dit M. Beaulieu, au-dessus de la maison de campagne dite la Trinité, une portion de mur, reste de fortification antique, construit en grosses pierres (mauria) superposées sans mortier ni ciment. Cette ruine, qui paraît remonter aux premiers temps de la conquête des Gaules, était, sans doute, un poste d’observation sur la vallée de la Meurthe. De là on pouvait facilement communiquer par des signaux avec les trois camps d’Afrique, de Dommartemont et de Champigneules.

Fabémont


La Statistique de 1822 indique, sous ce nom, une montagne située entre Lay-St.-Christophe et Nancy. Cette montagne, couverte d’un bois, se trouve près de la ferme de Ste.-Geneviève. La carte de Cassini l’appelle Flamemont, celle de l’état-major, Flavimont. Il y eut autrefois un camp romain. “ Ce reste de fortification antique, dit M. Beaulieu, est sur le penchant de la côte Ste.-Geneviève, au-dessus de la maison de campagne dite la Trinité. C’est une portion de mur faisant angle au sud, et qui n’a plus aujourd’hui (1840) qu’environ 4 mètres 60 centimètres de hauteur, sur 8 mètres de longueur. Il est bâti en maceria, ou grosses pierres superposées, sans mortier ni ciment ; elles sont grossièrement équarries, et beaucoup d’entre elles ont jusqu’à 2 mètres de longueur. Cette ruine, qui paraît remonter au moins aux premiers temps de la conquête des Gaules par Jules César, était autrefois bien plus considérable, car il en dépendait encore un pan de mur qui se prolongeait au sud-est, le long de la vallée, et qu’on a détruit il y a peu d’années ; depuis on a pu reconnaître, au moyen des fouilles qu’on fit sur son emplacement, pour extraire des pierres à bâtir, qu’il y avait eu un autre mur du côté du nord, et qu’ainsi l’édifice n’avait pas été simplement adossé à la muraille, mais qu’il avait formé un parallélogramme isolé, dans lequel il y avait un puits. L’intervalle existant entre les murs était rempli de pierrailles, et ce massif, dont on ne peut apprécier la hauteur primitive, était couronné par une plate-forme qui servait sans doute de point d’observation sur la vallée de la Meurthe. De là on pouvait facilement communiquer, par des signaux, avec les trois camps d’Afrique, de Dommartemont et de Champigneules. ” Cette dernière assertion nous fait croire que le véritable nom de cette montagne est Flamémont (Flammoe mons), en raison des signaux lumineux qu’on y voyait briller, et qui servaient de correspondance, d’une part avec les camps jalonnés sur les hauteurs qui dominent la vallée de la Meurthe, de l’autre, avec Decem-Pagi et le poste militaire du Mont-St.-Jean, près de Moyenvic.

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