Elle est située à droite du plateau de Malzéville, à la limite du territoire d’Agincourt et d’Eulmont, entre les lieudits Derrière la Croix et les Paquis et juste en-dessous du lieudit Bertano. Sa position est de 54,03 gr soit 48° 37’ 37’’ de latitude et de 7,37 gr de longitude soit 6° 37’ 58’’.
Cette source du Tonnerre semble avoir une fonction identique à celle de Barenton de la forêt de Brocéliande en Bretange “ qui fait de l’orage si l’on verse de l’eau sur le péron ”. Cette idée m’est venue suite à la lecture de Brocéliande de Jean Markale qui y parlait d'une Fontaine du Tonnerre !
Il s’agit d’une source qui jaillit entre les racines d’un chêne, source abondante qui ne tarit jamais, qui est toujours à une température de quatre dégrès, d’où émanent de nombreuses bulles. La fontaine est entourée d’un bâti en pierres sèches et surmontée d’une dalle en quartzite nommée le Perron de Merlin. Elle est décrite ainsi dans tous les récits du XIIe siècle, même chez les auteurs gallois. Barenton est une fontaine qui fait pleuvoir. La tradition locale prétend que si l’on y puise de l’eau et qu’on répand cette eau sur le perron, on déclenche un violent orage. Or l’eau de la Fontaine de Barenton passe pour guérir les maladies mentales et rendre sages les gens bien portant, c’est-à-dire leur donner une dimension spirituelle qu’ils n’avaient pas jusqu’alors. dans la légende, la souveraine des lieux est cette mystérieuse “ Dame de la Fontaine ”, que Chrétien de Troyes appelle Laudine (mais que l’auteur gallois ne nomme pas) et qui, en épousant le chevalier Yvain, ne fera son agent d’exécution et de protection. Ce qui est conforme à la pensée celtique, où la Femme-Soleil est détentrice de la souveraineté qu’elle confie à son guerrier-amant ou à son chevalier-mari, à charge pour lui de la mettre en oeuvre. Dans la légende racontée par Chrétien de Troyes et l’auteur anonyme gallois, cette Dame de la Fontaine est aidée, conseillée - et en fait régie - par une suivante nommée Lune, présentée comme une “ fée ”, et qui, après de multiples aventures, est condamnée au bûcher et emprisonnée pour une nuit dans une chapelle “ petite mais moult belle ” située à proximité de la fontaine. C’est là que le chevalier Yvain la découvrira et la délivrera en assumant un duel judiciaire qui lavera la suivante de toute accusation.
Le Tonnerre est lié au dieu celte Taranis. Qui était Taranis ? Taranis serait principalement le dieu du ciel, de la foudre et du tonnerre comparable au Jupiter romain sans avoir toutefois la même prééminence. Son attribut était la roue. Taranis apporte la foudre destructrice et la mort des ennemis mais Lug apporte la lumière du ciel et de l’esprit et combat les ténèbres. Taranis est le dieu de la guerre. Le dieu suprême Lugus, le Lug irlandais, comme le dieu Ogmios, agissent aussi en guerriers. Taranis apparaît en premier lieu comme un dieu orageux par son association avec le chêne, avec le taureau et avec le swastika, tous symboles de l’orage. Taranis est un dieu au marteau, comme Thor, mais aussi un dieu à l’épée, comme Mars. Le premier mythe est celui du combat entre le héros Smertrios opposé au loup de Taranis et qui aboutira à la défaite de ce dernier. Le second mythe est celui, classique dans le monde indo-européen, entre le dieu de l’orage, à savoir Taranis, et un dragon destructeur qui est, en Gaule, Tarascus, la fameuse Tarasque médiévale. La christianisation de la Gaule a transformé ce mythe en celui du fameux combat entre Saint-Georges et le dragon. La ville de Jeanne d’Arc, Domrémy, était également un sanctuaire consacré à Taranis et le chêne sâcré sous lequel Jeanne entendit les paroles de Dieu était très probablement celui du sanctuaire. D’ailleurs l’importance du chêne en France médiévale semble bien être le maintien d’une tradition druidique liée au culte de Taranis. Chez les Celtes, Lug est le dieu du ciel mais c’est pourtant Taranis qui est roi. Il est intéressant toutefois de noter que si Taranis est premier des dieux en Gaule, son rôle chez les Gallois est on ne peut plus modeste et en Irlande il a quasiment disparu, ce au profit de Lug et d’un dieu proprement irlandais, Dagda, « le bon dieu », qui semble avoir récupéré certaines fonctions de Taranis.
mythologie française (extrait):
http://www.mythofrancaise.asso.fr/4_bullet/43_article.html
le mythe de la victoire de saint Efflam, en Bretagne (armoricaine), sur un dragon installé sur un îlot, et que j'avais remarqué, en marge de la dite étude, que ce récit ressemblait singulièrement à un mythe hittite, celui de la victoire du dieu de l'Orage sur le dragon Illuyanka.
Le premier élément frappant est l'incapacité d'un personnage royal, a priori extrêmement puissant, à venir à bout d'un dragon : le dieu de l'Orage est le principal dieu hittite, le maître des dieux, et, sous ses multiples formes, le dieu le plus souvent invoqué par les rois hittites. Il est dieu royal par excellence. Pourtant, le dragon le vainc.
Tous les éléments du récit du dragon de saint efflam se retrouvent dans un mythe hittite, celui dit d'Illuyanka : dragon menaçant, incapacité d'un personnage puissant à le vaincre, aide d'un tiers qui est (momentanément ici) sanctifié, ruse pour faire sortir le dragon, impossibilité pour celui-ci de rentrer dans son trou, meurtre du dragon, lien avec la mer, avec la période hivernale – et avec la musique.
le nom d'Arthur est dérivé d'un nom de l'ours (soit le celtique *artos, irlandais art ; soit, par le latin, le grec arktos), ce qui s'accorde avec l'idée que chez les Celtes l'ours est animal royal, alors Arthur est proche du roi légendaire gallois Math, dont le nom signifie "bon" et (par euphémisme) "ours", maître pacifique du royaume de Gwinedd : Arthur et Math sont du côté bénéfique de la royauté, ce que l'on appelle, depuis que Georges Dumézil a montré la généralité dans les théologies indo-européennes d'une conception de la souveraineté attestée particulièrement nettement en Inde ancienne, le « côté Mitra » de la royauté – l’autre, beaucoup plus sévère et dangereux, étant appelé le « côté Varuna ». Dès lors, l'identification en termes de théologie celtique est évidente : le dieu « mitrien » celtique est celui appelé Dagda en Irlande, précisément le « dieu bon » (comme Math est le « (roi) bon »). En termes latins, c'est le dieu appelé « Jupiter » par Jules César, c'est-à-dire le Jupiter gaulois, dont certains des noms celtiques sont connus par ailleurs : Taranis, Sucellus, etc.
Le rapprochement se confirme d’un détail : Arthur combat, dans le mythe de saint Efflam, à la massue. Or l’arme par excellence du Dagda est une massue, qui avait la vertu de tuer par un bout, et de ressusciter par l’autre.
Le dieu de l'Orage est aussi un dieu bénéfique : on l'invoquait surtout pour obtenir les pluies, précisément dans le rituel de purulli où on récite le mythe du serpent Illuyanka.
Or, le Jupiter gaulois, sous sa forme de Taranis principalement, était dieu de l'orage : tarann signifie "tonnerre" en breton et gallois.
Le dieu de l'Orage arrive à vaincre le dragon grâce à la ruse et à l'intervention d'un mortel qui périra ensuite.
le récit du mythe d'Illuyanka ouvre la fête du Nouvel An hittite, purulli. Et celle-ci était célébrée en hiver, durant le douzième mois de l'année hittite, au point que Mme Masson a pu écrire : la fête purulli « est inspirée par les traditionnelles assemblées du solstice d'hiver qui ont lieu autour du dieu de l'Orage et décident de l'avenir de l'Univers et du pays » (4).
Mieux encore : la succession fête d'hiver (dont purulli) - fêtes de printemps est fortement soulignée par les textes hittites : l'un d'eux, parlant des activités du roi, expose :
« Quand sa majesté monte de la campagne, elle célèbre les dieux. Sa Majesté et la reine passeront l'hiver à Hattusa et ils célébreront là la fête du Tonnerre du dieu de l'Orage d'Alep ; et ils célébreront là la fête de l'Année. Les oiseaux de saison se rassembleront pour lui. Mais quand le temps d'AN-TAH-SUM (du printemps) arrive, ils déposeront aux dieux (la plante) AN-TAH-SUM ».
La « fête de l'Année » est celle du changement d'année, dont purulli était soit proche, soit partie intégrante.
Ainsi, la succession rituelle hiver-printemps est soulignée par le rituel hittite, comme elle l'est par la légende du dragon de saint Efflam, dévoreur à Noël, communiquant avec ce monde-ci à la Pentecôte.
Conclusions :
Est-ce que cette source est située par rapport au passage du soleil ou et de la Lune à un moment bien précis de la journée du mois ou de l'année ? Il est fort probable que d'aprés ce qu'en a dit Jean Markale la sacralité de la source du Tonerre soit liée à la lune et que son observation sera lors du passage de l'hiver au printemps.
La Lune passe donc au-dessus de la tête du Loup, le plateau de Malzéville.
Je suis allé sur le site pour éssayer de la trouver ce qui n'a pas été évident car les champs sont gigantesques et on s'y perd car il existe d'autres petites sources.
L’étymologie du lieudit Bertano où se trouve la source du tonnerre de Lorraine est remarquable :
Ber: Berceau de feuille, bercer, secouer mais aussi Berthe.
Tan: écorce de chêne pulvérisée pour la préparation du cuire, probablement du gaulois tann “ chêne ”.
Bertan(n)o signifierait ainsi le lieu où l’on secoue les chênes ! car les chênes attirent la foudre !
Jeudi 8 Janvier 1998 :
je suis allé à la recherche de la source du Tonnerre du plateau de Malzéville. J’avoue que cela a été une de mes plus difficile épreuves. En effet, j’ai déjà eu un mal fou à la découvrir. Les champs s’étendent à perte de vue et étaient imbibés d’eau. Il a fallu marcher parfois par 15 cm de boue, passer au-dessus de grillages rouillés, revenir en arrière pour reprendre un autre trajet du côté d’Eulmont, puisque je ne la trouvais pas. Et elle était à peine à une centaine de mètre plus haut ! Enfin, vers 16 h, je l’ai enfin découverte.
Comme indiqué sur la carte, il y a bien deux sources, la première est presque à sec, la seconde coule à flot en sortant de la terre dans le près. Je me suis signer le front avec l’eau, puis j’ai prié. J’ai ensuite goûté l’eau, juste du bout des lèvres. L’eau semble fortement salée. Tout autour des deux fontaines il y avait d’énormes pierres taillée disposées en vrac dont certaines possédaient des formes arrondies. (?) Comme pour celle de Barenton, notre source du tonnerre possédait-elle un perron ? Il y avait peut-être même des habitations aux alentours... C’était une grande journée pour moi, le temps avait été magnifique.
21 Mars 1998:
- Samedi 25 Avril 1988 Visite au club Orion afin de préparer l’expédition de cette année du lever des trois soleils.
- On regardant la photo prise le 21 Mars 1998 depuis Eulmont, Michel a fait la remarque suivante:
21 Mars 1998. 7h44. La lune est perpendiculaire à la Source du Tonnerre au levant de l’équinoxe de printemps. Elle à sa position méridienne. La photo est prise depuis Eulmont au lieudit la Fosse. La lune est donc sur la tête du loup !
21 Mars 1998. 7h44. La lune est perpendiculaire à la Source du Tonnerre au levant de l’équinoxe de printemps vue d’Eulmont.
* Le lune qui est à la perpendiculaire de la source du tonnerre est en plus à sa position Méridienne. Cette remarque est bien entendu extrêmement importante car toutes les entités mythologiques que représentent les plateaux Lorrains autour de Nancy ont toute à un moment et à une époque de l’année le soleil juste au-dessus de leur front et donc la lune 100 jours environ après. Ce qui est singulier, en plus, est que certains plateaux possèdent une hauteur en ces lieux (Taranis, Janus...) ! On peut donc supposer qu’il s’agisse de la signalisation du passage au Méridien de l’astre en fonction des saisons, ce qui reste à prouver.
6 Septembre 1998 à 20h12 :
5 Septembre 1998. 20h12. Lever de Lune depuis frouard. Elle va entamer sa phase ascendante alors que le soleil, lui entamera sa phase descendante. La Lune semble être « crachée » par la gueule du Loup. La Lune sera bientôt perpendiculaire au Pain de Sucre à son levant. Ce qui sous-entend qu’elle va ensuite passer obligatoirement à la verticale de la source du tonnerre.
22 septembre 1998 à 14h40 :
A l’équinoxe d’automne, le soleil est à la perpendiculaire de la source du tonnerre pour l’observateur situé à Eulmont.
On peu supposer que le matin de l'équinoxe de printemps les leuques allaient boire à la source du tonnerre lorsque la lune se trouvait perpendiculaire à celle ci et qu'au soir de l'équinoxe d'automne il en faisait autant.
Il serait intéressant de simuler par ordinateur la constellation du Loup aux équinoxes afin de voir si la Lune ne passerait pas au desssus de la tête du Loup au lever au printemps et au coucher à l'automne !
Et si cela était le cas alors il est fort probable que la plateau de Malzéville soit la projection de la constellation du Loup sur la Terre mais à l'envers !
Ce qui sous entendrait qu'en plus d'une cartographie luni-solaire les Leuques aient eu a leur disposition une cartographie stellaire pour leurs déplacements nocturnes et à certaines périodes de l'année.
Lever de lune de printemps du 29 Mars 2007 à 20h vu de mon appartement de Maxéville :
La Lune au printemps se lève bien au Tonnerre.
A Nancy il existe une statue qui marque le lever du Soleil à l'équinoxe de printemps. Elle se trouve place Henri Mangin où se trouve le marché. Cette statue est une vierge portant un enfant. C'est la symbolisation Chrétienne de ce moment de l'année. L'enfant est le Christ et la vierge la porte Christ.
Au coin de la rue Saint Dizier, juste en face de la statue se lève le soleil :
Le 2 Avril 2007 à 7h37 rue courbet de Maxéville à côté de chez moi :
Le soleil se déplace le long du relief de côte du plateau de Malzéville au lever.
lundi 19 mars 2007
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